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? 5 MILLIONS DE PASS DÉSACTIVÉS CE MARDI 15 FÉVRIER

février 15, 2022

Ce mardi 15 février, dans cette France devenue « absurdistan autoritaire » selon les mots d’un journal allemand, démarre une nouvelle séquence dans les mesures de restriction : entre 4 et 5 millions de Français ne peuvent plus utiliser leur « Pass ». A partir d’aujourd’hui, pour conserver la validité de son QR code et pouvoir se faire scanner plusieurs fois par jour, «toutes les personnes de plus de 18 ans et un mois doivent réaliser une injection de rappel au minium 3 mois après la fin de leur schéma vaccinal initial et dans un délai maximum de 4 mois». Faute de quoi, l’ancien certificat de vaccination est désactivé. Votre liberté de circulation est désactivée. Nombre de vos droits sont déactivés. Vous êtes désactivé, expiré, non valide. 9 millions de personnes auraient pu être concernées, mais la moitié a contracté le variant Omicron, et bénéficient d’un « pass temporaire ».

Le Pass, qui n’est pas sanitaire mais policier, n’a jamais montré la moindre efficacité pour combattre la pandémie. C’est une expérience sociale grandeur nature, un test de consentement. D’ailleurs, la plupart des pays ayant la même situation sanitaire que la France l’abandonnent. En Angleterre, le «Covid pass» et la plupart des restrictions ont été levés le 27 janvier dernier. Comme au Danemark dès le 1er février, en Suède, où un «retour à la vie normale» s’est opéré à partir du 9 février puisque les restrictions ne parvenaient pas à freiner Omicron. Israël, fer de lance de la quadruple vaccination avant de reculer, vient d’autoriser l’entrée dans les restaurants, cinémas et hôtels sans présentation du «passeport vert». Au sein du gouvernement israélien, le ministre de la Justice a jugé : «L’atteinte aux libertés et aux moyens de subsistance était justifiée tant qu’il y avait un objectif clair et justifiable. Il n’y en a plus». Pourtant, le gouvernement Macron insiste et maintient le Pass contre toute logique, contre toute rationalité.

Déjà en janvier, LCI titrait : «près de 800 000 personnes menacées par une désactivation faute de dose de rappel». Depuis des mois, après avoir imposé le contrôle technopolicier de la population, l’État peut «désactiver» des personnes, à distance, de façon numérique, au prétexte de l’état d’urgence sanitaire. Nous sommes devenus des algorithmes, des flux de données, des QR codes. Nous avons collectivement accepté cette nouvelle normalité. Bientôt, d’autres seront «désactivés» à leur tour, et ainsi de suite.

Aujourd’hui ce chantage s’exerce autour de la question du vaccin, et demain ? Qui sera «désactivé» ? Et pourquoi ? Privé de loisirs, de liberté de circulation, d’emploi ou de vie sociale pour un comportement «déviant» ? Pour ne pas figurer dans le bon fichier ? Au nom du dernier caprice d’un gouvernement autoritaire ?

Nous sommes déjà rendus à la dernière étape avant le système «crédit social» déjà mis en place par la dictature chinoise. Car c’est bien cela le modèle. Au début de la crise, plusieurs sénateurs écrivaient : «Si une “dictature” sauve des vies pendant qu’une “démocratie” pleure ses morts, la bonne attitude n’est pas de se réfugier dans des positions de principe», pour justifier des mesures de surveillance intrusives. En juin 2021, dans un rapport du Sénat, des élus expliquaient tranquillement que les «outils [qui] sont les plus efficaces» sont «les plus attentatoires aux libertés» et qu’il serait «irresponsable de ne pas au moins les envisager». Ils prévoient notamment le «contrôle de l’état de santé via les objets connectés», le contrôle des fréquentations et des transactions, le croisement de données numériques, l’envoi automatique d’un SMS «à tout individu qui s’éloignerait de son domi­cile pendant le couvre-feu» et des «mesures plus fortes» dans «les cas les plus extrêmes». Comme en Chine.

Un troupeau traçable, contrôlable, désactivable si besoin. N’est-ce pas le rêve de tout gouvernant ?

Non seulement la situation est grave, mais la France s’illustre encore une fois en allant plus loin que ses voisins dans l’obscurantisme autoritaire. À l’heure du bilan, nous n’aurons ni l’excuse de l’ignorance – les faits sont là, sous nos yeux, évidents et documentés – ni l’excuse de l’impuissance – il est encore largement possible de se soulever, de s’organiser, d’empêcher de monde de cauchemar.