Pays de la liberté d’expression fasciste

Hier lundi 7 juin, une vidéo mise en ligne sur Youtube par deux militants d’extrême droite armés de fusils, montrait l’exécution d’un «fils de pute de gauchiste» à balles réelles. Après cette démonstration armée, les deux youtubeurs, devant un mur rempli d’armes à feu, expliquaient comment se procurer facilement un fusil pour «faire respecter ses idées» et «tirer sur des sangliers» qui pullulent en ville. Comprendre, des opposants.

La vidéo a provoqué l’indignation à gauche. Cela fait pourtant des années que ces youtubeurs, avec d’autres, appellent ouvertement à la guerre civile et à l’extermination des opposants politiques. Le tout avec un ton jovial et sarcastique. Ici, ce youtubeur arborait un insigne de la Phalange espagnole, la structure politique du Régime de Franco, qui a tué des centaines de milliers de Républicains. La glorification des dictatures les plus dures est monnaie courante dans ces vidéos, la préparation à la guerre civile est une constante, le tout regardé par des centaines de milliers de personnes.

Nous n’appellerons pas à la suppression de la vidéo, ou la justice à «punir» ces youtubers. Il est temps de prendre acte que l’extrême droite avance désormais à visage découvert, et que les autorités la protègent systématiquement. Se plaindre auprès de l’ennemi n’y change rien. Ainsi, le problème n’est pas tant que deux militants d’extrême droite mettent en scène l’exécution d’un «gauchiste» à coup de fusil en arborant un symbole fasciste. Ni même que ces vidéos hébergées sur Youtube appellent à acquérir des armes pour se «faire respecter». Ni même encore que ce youtubeur ait des relais jusque sur les chaînes de télé mainstream, comme Cnews.

Le vrai problème c’est que dans le même temps, déployer une banderole contre Macron ou organiser un jeu de piste sur le président expose à de la garde à vue. Que rendre les coups à un néo-nazi peut vous envoyer en prison. Que manifester pour la justice sociale c’est prendre le risque de perdre un œil ou d’être enfermé. Que soutenir le Rojava ou d’autres luttes internationales peut valoir d’être poursuivi pour «terrorisme». Le problème, c’est qu’à mesure que les fascistes gagnent en puissance d’agir et de parler, notre camp est écrasé par la répression. Si des révolutionnaires exprimaient le centième de ce que les néo-nazis se permettent désormais sur internet et dans les médias, il seraient immédiatement diabolisés et réprimés.


Si les fascistes ne se cachent, c’est qu’ils se savent être des supplétifs d’État. Organisons-nous.


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