ALLAN, MORT IL Y A TROIS ANS EN GARDE À VUE À SAINT-MALO
Le jeune homme de 19 ans s’était effondré en cellule après un plaquage ventral
Le 9 février 2019, Allan Lambin, son père Franck et trois amis effectuent une anodine sortie de route avec leur véhicule : une voiture dans un fossé, un peu d’alcool. Les pompiers puis la police interviennent.
Les amis d’Allan présents à ce moment, décrivent des policiers «hargneux» et «provocateurs». Allan, d’abord boute-en-train, puis exaspéré par l’attitude des policiers, se dispute avec l’un d’eux. Comme à leur habitude, les policiers, au lieu de calmer le jeu, enveniment la situation. Les coups pleuvent, puis un plaquage ventral, avec le poids de policiers sur le dos d’Allan, et un genoux enfoncé dans le dos. Le jeune homme est emmené en garde à vue, sonné et menotté, à 21h20. Son père sera interpellé peu après.
Dans sa cellule Allan s’effondre. «Aucun policier ne s’est inquiété de son sort pendant près de deux heures», relèvera un rapport de l’IGPN. Le cœur d’Allan s’est arrêté. Il est déclaré mort dans la nuit. Son père, en cellule dans le même commissariat, apprendra le décès de son fils le lendemain matin.
Le rapport d’autopsie ne laisse guère de doute : il conclut à «un syndrome asphyxique avec hémorragie» et «une fracture au sternum» accompagnée d’hématomes. Pour le médecin légiste, «une intervention plus prompte des secours aurait pu éviter le décès».
Trois ans plus tard, la vérité n’est pas encore établie. Et la seule personne qui a été inquiétée par la justice, c’est Franck, le père du défunt, convoqué par le procureur pour ses «propos vindicatifs» à l’égard de la police. Il faut noter que le procureur en charge de l’affaire, Philippe Astruc, est le même que pour la noyade Steve dans la Loire après une charge policière.
Ce mercredi 9 février, nous adressons nos pensées pour la famille et les proches. Ils appellent à se rassembler ce jour, à 17h30, Esplanade Saint-Vincent, à Saint-Malo.