Nantes Révoltée

Actualités en direct, infos sur les luttes environnementales et sociales à Nantes et dans le monde

??ALLEMAGNE : LA JUSTICE HARCÈLE LES ANTIFASCISTES

octobre 17, 2021

Plusieurs militant.e.s accusés d’affrontements avec l’extrême droite derrière les barreaux

En Allemagne comme en France, l’extrême droite monte et celles et ceux qui s’y opposent subissent la répression d’Etat. Mercredi 13 octobre, dans la ville de Stuttgart en Allemagne, deux militants antifascistes ont subi des peines extrêmement lourdes de 4 ans et demie et 5 ans de prison. Ils étaient accusés de s’être bagarrés avec des militants d’extrême droite en mai 2020. La justice avait mené une vaste enquête avec des opérations de surveillance et des perquisitions pour arrêter ces deux hommes, Jo et Dy, qui avaient été placés en détention provisoire. Une manifestation pour réclamer la libération des antifascistes est programmée la semaine prochaine.

Même scénario à Berlin. En mars 2021, une manifestation liée au contexte sanitaire réunissait de nombreux néo-nazis. Une bagarre a éclaté, et plusieurs antifascistes étaient arrêtés par un dispositif policier massif. Parmi eux, Adel, qui a subi divers sévices durant la procédure. Dès son arrestation, un officier responsable a ouvert la porte de la cellule et a demandé à Adel s’il savait quel jour on était, avant de lui dire « aujourd’hui est le jour où vous serez placé en détention provisoire. » Adel a été conduit dans une cellule où il a dû passer les 18 heures suivantes, nu, sans couverture ni oreiller, sur un lit de camp en bois, lumière allumée. Il a subi des commentaires racistes de la part des agents, sur ses origines, ou encore des remarques comme « les gens comme toi devraient être jetés directement dans un trou, c’est là qu’est leur place ». Pendant ce temps, des policiers tentaient de perqusitionner l’appartement de sa mère. Après un temps en détention provisoire, il est relâché sous caution, et doit pointer trois fois par semaine au commissariat. Adel passera en procès le 19 novembre. Une mobilisation s’organise pour le défendre, et réclamer la libération des antifascistes arrêtés.

Il y a quelques semaines, c’était à Leipzig, autre ville allemande, qu’un vaste coup de filet était organisé pour arrêter une militante de 26 ans, Lina. Elle est soupçonnée d’avoir « attaqué » des responsables néo-nazis. Le mandat d’arrêt évoquait des actes «à la limite du terrorisme», et l’affaire a été abondamment commentée dans la presse. Là encore, police et média ont diabolisé l’antifascisme, alors même que des groupes d’extrême droite ont infiltré la police et l’armée outre-Rhin.

Ces affaires rappellent évidemment l’acharnement de la police et la justice française contre les mobilisations sociales. On se souvient du militant antifasciste Antonin Bernanos, emprisonné sur de simples présomptions, après des dénonciations de militants d’extrême droite. Ou plus récemment, des militants lyonnais jetés en prison, accusés d’une « bagarre », alors même que les groupes violents se revendiquant du fascisme agissent en toute impunité. Partout en Europe, l’Etat choisit de faire bloc derrière les franges les plus réactionnaires.


Vous pouvez suivre et soutenir la mobilisation pour Adel via le compte Instagram en plusieurs langues : freeadel_freeallantifascists