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ALLEMAGNE : LE KØPI, SQUAT HISTORIQUE BERLINOIS EXPULSÉ PAR LA POLICE

octobre 17, 2021

– L’expulsion intervient quelques semaines après que les habitants de la capitale allemande aient voté massivement pour l’expropriation des grands promoteurs immobiliers lors d’un référendum d’initiative populaire –

➡️ Le Køpi est un terrain et un immense immeuble squattés depuis les années 90, ou après la chute du mur de Berlin, une vague d’occupations submergeait la capitale allemande. Dans cet espace autogéré se déroulent des activités culturelles et politiques. Lieu d’accueil et de solidarité, il fait parti des squats historiques de la ville. Sur le terrain des caravanes s’y étaient installées. Un mode de vie communautaire et alternatif s’y déployait. Le bâtiment, construit en 1905 d’une superficie de plus de 1900 m² est situé dans un quartier en périphérie du centre ville berlinois partagé entre habitations et parcs industriels. Un squat devenu l’un des points névralgiques du mouvement autonome berlinois.

➡️ Ce vendredi 15 octobre, une opération de police titanesque a été lancée par les autorités allemandes. Plusieurs centaines de policiers anti-émeutes, accompagnés d’engins du génie civil et de blindés ont rapidement défoncé les diverses amas d’objets qui servaient de barricades pour en expulser la trentaine d’habitants. Après quelques heures de résistance, la parcelle du terrain occupé d’un des plus important squat de Berlin tombait.

➡️ Dès le vendredi soir, des manifestations anti-gentrification avaient lieu dans de nombreuses villes allemandes en solidarité avec le Køpi expulsé. À Berlin, la colère était palpable. Les manifestants ont détruit des véhicules et des immeubles de luxe en représailles, et ont dû faire face aux brutalités policières avec des blessés et des interpellations.

➡️ Comme tous les grands centres urbains, Berlin n’échappe pas aux logiques marchandes. Elle est soumise à l’appétit dévorant des spéculateurs immobiliers. À marche forcée, la gentrification et l’embourgeoisement des métropoles s’accélèrent. Un réaménagement des villes qui éloigne toujours plus loin du centre ceux et celles considérés comme « indésirables ». Des politiques urbaines aux services des dominants, qui en grignotant et en détruisant ces espaces et les quartiers populaires, efface de la mémoire collective, à coup de millions, de bétons, et de grands projets, l’histoire des exploités et des luttes sociales. Au profit de celle des vainqueurs, des promoteurs et des ultra-riches.