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?️CLIMAT : LA DERNIÈRE ARNAQUE DE MACRON

décembre 15, 2020

« En même temps » : un référendum sur le climat pour se relégitimer après un mandat entier à sacrifier l’écologie

Imaginez un président qui crée une convention citoyenne sur le climat, puis qui refuse la totalité des propositions importantes et prend des mesures gravement polluantes, pour finalement organiser un référendum sur le climat. Cynique et audacieux non ? Ce président, c’est Macron.

CONVENTION CLIMAT

Au moment des Gilets Jaunes, le pouvoir en panique avait organisé une « convention citoyenne sur le climat ». Un panel de personnes lambda tirées au sort, et sensé proposer des mesures sur l’écologie, pour donner un sentiment de « démocratie » en pleine crise sociale et politique. Macron s’était rapidement chargé de passer au broyeur les propositions importantes de cette « convention ». L’interdiction de la publicité sur les produits polluants ? Poubelle. Baisser la TVA sur le train ? Pareil. La suppression des niches fiscales pour les pollueurs ? Jetée. La taxation sur les engrais polluants ? Balancée. Une taxe sur le trafic aérien ? Au compost. Un malus sur les grosses bagnoles de riches très polluantes ? Quasiment abandonné. Le moratoire sur les zones commerciales ? Une simple « recommandation ». Arrêter de la construire de nouveaux aéroports ? Jamais. L’abandon du CETA ? Pareil, tout comme le moratoire sur la 5G.

MÉPRIS DE L’ENVIRONNEMENT

Avec la crise sanitaire, Macron va même ré-autoriser des produits hautement toxiques et polluants comme les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles, et sa majorité va voter une aide de dizaines de milliards aux industries polluantes. Mais aussi une loi dite « ASAP » qui défonce le droit de l’environnement. Et tout ça sans parler de la répression féroce de toutes les luttes pour la nature.

Après avoir humilié sa propre convention, Macron va l’insulter, en traitant d’« Amish » la proposition sur la 5G. A tel point que certains citoyens chargés d’élaborer les mesures au Parlement refusent de participer aux rendez-vous. « Ces réunions avaient pour objectif de nous présenter un projet que nous n’avons pas eu en amont, sur lequel nous n’avons pas pu travailler et discuter […] C’est à la limite du sabotage ». Le gouvernement aura réussi à écœurer des « citoyens » pourtant très modérés qui proposaient quelques mesures timides.

STRATÉGIE PRÉSIDENTIELLE

Le 14 décembre 2020, le même Macron finit par annoncer un « référendum pour inscrire la défense du climat dans la Constitution ». Sans rire. Le « en même temps » ressemble à un grand écart. Il s’agit en fait d’une manœuvre stratégique avant la présidentielle. Personne ne peut voter contre une telle proposition. Dans l’absolue, tout le monde se proclame « pour le climat ». En tout cas, pas « contre ». Son référendum est donc pensé comme un plébiscite. Une façon d’obtenir une forte majorité de « Oui » pour se relégitimer quelques mois avant les élections. Et surtout de faciliter le ralliement de la tendance « vert pale » du monde politique, autour de Jadot. Ce qui aiderait Macron, qui gouverne à l’extrême droite depuis 2017, à recentrer son image tout en faisant imploser ce qui reste de la gauche.

Du cynisme politique de base, auquel on ne peut qu’opposer une abstention active, et des mobilisations massives pour soutenir les ZAD et les luttes pour le vivant.