Nantes Révoltée

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? JOUR DE HONTE À NANTES : DES CENTAINES D’HOMMES ARMÉS EMPÊCHENT UNE MANIFESTATION LYCÉENNE

mai 10, 2021

Cortège bloqué et banderole arrachée


Ciel gris ce lundi sur Nantes. Comme le visage des centaines d’hommes armés, en uniformes, qui quadrillaient la ville. Des dizaines de camions de police, de CRS, de gendarmes, des fusils d’assaut exhibés : tout le centre-ville militarisé. Qu’est-ce qui pouvait justifier une telle débauche de moyens répressifs ? Un simple défilé lycéen. A Nantes comme ailleurs, la jeunesse est essorée par plus d’un an de restrictions sanitaires, et réclame à la veille des épreuves de fin d’année, BAC et BTS, des modalités justes et équitables pour les examens.
Dans ce contexte, le lieu de rassemblement prévu Place du Bouffay est tout simplement inaccessible dès le début d’après-midi. C’est sur la voie de tramway et encerclé de toutes parts, qu’un cortège lycéen de 200 personnes s’engage pour un BAC égalitaire. Les forces de l’ordre sont deux fois plus nombreuses ! Certains agents sont déjà casqués et au contact des jeunes, prêts à charger. Ambiance oppressante.
Le défilé va durer une dizaine de minutes à peine. Vers Hôtel Dieu, les lycéens et lycéennes sont bloqué.es et empêché.es de manifester par les forces de l’ordre en large surnombre. Nassé.es près de la Loire. Une unité de la BAC, grenade en main, en profite pour charger et arracher la banderole lycéenne. Pure humiliation.
Des renforts de CRS débarquent et poussent les jeunes jusqu’à l’arrêt de tram le plus proche, puis de l’autre côté de la Loire, sous la menace des LBD, où les attend encore un autre contingent de gendarmes. Les contrôles, fouilles, amendes et coups de pression pour « manifestation interdite » pleuvent. Il ne s’est absolument rien passé, et la « manifestation » n’aura duré que quelques minutes.

Ne nous habituons pas, collectivement, à voir l’expression d’adolescents étouffée par des dispositifs dignes de Régimes autoritaires, comme si cela était normal. Saluons aussi le courage des jeunes présent.es qui ont su rester joyeux et solidaires dans une situation très inconfortable. Une chose est sûre, les scènes révoltantes de ce lundi montrent une fois encore que le pouvoir a peur de la jeunesse. Sur la banderole arrachée par des policiers, ce slogan en rouge vif : «L’avenir est à nous ».

? Nantes Révoltée, Marion Lopez, Théo Prn