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? MACRON EN GUERRE

juillet 12, 2021

– Le président promet plus d’autoritarisme, des attaques néolibérales et la mise à mort sociale –

Ce lundi soir, Emmanuel Macron intervenait à propos de la crise sanitaire. On pouvait s’attendre, comme lors des précédentes allocutions gouvernementales, à un discours tiède, insipide et creux visant à gagner du temps. Mais ce soir, le président a déployé un discours d’une extrême violence, ponctué de menaces, de mensonges et d’attaques anti-sociales et liberticides. Un discours de campagne.

➡️ GUERRE SOCIALE : ce discours ne portait finalement pas tant sur le COVID que sur la guerre sociale en cours. Macron annonce dès ce début d’été une vague d’attaques sociales brutales. D’abord, le retour de la réforme des retraites : « Nous devrons engager, dès que les conditions sanitaires seront réunies, la réforme des retraites », c’est à dire : « partir à la retraite plus tard ». Ces mesures qui avaient mis dans la rue des millions de manifestants et manifestantes en 2019 et 2020 sont à l’ordre du jour dès l’automne. Le président a aussi annoncé la mise en œuvre de la « réforme de l’assurance chomage » dès le 1er octobre, une attaque gravissime contre les personnes privées d’emploi, déjà en souffrance, qui n’auront plus de quoi se nourrir ni se loger normalement. Dans un pays qui compte 300 000 sans -abris et 6 millions de chômeurs, Macron choisit la violence sociale. Le discours était aussi l’occasion de se féliciter des plans « d’aides » aux entreprises – en réalité, des dizaines de milliards pour les patrons – qui auraient « évité » les licenciements. Dans la réalité, les riches ont profité de la crise sanitaire pour procéder à de nombreuses fermetures et réductions de personnels des fonderies, à Bridgestone, d’Airbus, à Renault, de General Electric à Sodexo, Accor, Danone, IBM ou Michelin …

➡️ ETAT D’URGENCE : L’État d’urgence sanitaire sera déclaré dès demain en Conseil des ministres pour la Martinique et la Réunion et un couvre feu sera instauré. Si les périphéries du territoire français sont souvent les premières victimes des mesures liberticides, on peut aussi s’attendre à un retour de ce couvre-feu inutile et autoritaire en métropole dans les prochaines semaines ou les prochains mois. Les contrôles aux frontières sont également renforcés.

➡️ ATTAQUE DE LA SANTÉ : Macron annonce aussi la suppression de la gratuité des tests. Médecin du Monde s’inquiète : « en pleine montée du variant Delta, le président supprime la gratuité des tests pour les non assurés & non résidents. Une décision absurde qui va à l’encontre de la santé publique et de l’accès des plus précaires au dépistage. » Les tests PCR dits « de confort » ne seront plus remboursés à partir du mois d’octobre. Selon un ministre, l’idée est d’essayer de « convaincre voire de cogner sur les non vaccinés (…) ça va coûter cher [pour la vie sociale] de ne pas être vacciné ». Une attaque contre l’accès à la santé. Une attaque contre le système de sécurité sociale. Une absurdité sans nom : punir plutôt que soigner correctement avec des moyens adaptés.

➡️ PASS SANITAIRE : après avoir promis qu’une telle mesure ne serait pas mise en place, le pass sanitaire va être étendu à des établissements recevant du public : « pour tous nos compatriotes de plus de 12 ans, il faudra, pour accéder à un spectacle, un parc d’attractions, un concert ou un festival, avoir été vacciné ou présenter un test négatif récent. […] Partout, nous aurons la même démarche reconnaître le civisme et faire porter les restrictions sur les non-vaccinés plutôt que sur tous .» Il sera obligatoire dès le 21 juillet, pour tous les lieux et événements recevant plus de 50 personnes. Dès le début du mois d’août, le pass sanitaire s’étendra aux cafés, restaurants, aux centres commerciaux, aux hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux, et voyage en avion, trains et cars pour les trajets de longue distance. Interdira-t’on à une personne d’être soignée à l’hôpital si elle n’est pas vaccinée ? Un système « à la chinoise » donc. Même Marine Le Pen dénonce « un recul grave des libertés individuelles » et une « liquidation de notre système de protection sociale ». LREM à droite de l’extrême droite.

Macron utilise donc une annonce sur la crise sanitaire en pleines vacances estivales pour un discours de campagne. Un discours de guerre. Une nouvelle flambée de violence contre les pauvres et les plus précaires dont la santé se retrouve au moins aussi menacée par le gouvernement néolibéral et autoritaire que par la pandémie.