NANTES : GALÈRE POUR LE LOGER, DES MILLIERS DE SANS-ABRIS ET PLUS DE 10 000 LOGEMENTS VIDES
– Alors que les jeunes et les précaires ont de plus en plus de mal à trouver un lieu d’habitation digne, il y a des milliers de logements vides –
Tous les ans, à Nantes comme dans l’ensemble du territoire, la crise s’aggrave : à quelques jours de la rentrée, de nombreuses personnes sont sans solution d’hébergement, notamment un grand nombre d’étudiant.e.s. Alors que la ville comptabilise plus de 10 000 logements vides, très peu d’annonces proposant des locations sont mises en circulation. Quant à celles qui le sont, elles sont prises d’assaut par un très grand nombre de demandeurs et demandeuses cherchant désespérément à se loger.
Et certains bailleurs en profitent allègrement : loyers extrêmement élevés, demandes de garanties impossible à réunir pour la majorité des cas, logements insalubres, pots-de-vin … Dans une «métropole attractive» comme Nantes qui attire de nombreux nouveaux habitants chaque année, le business est juteux, et la rentabilité d’une location est assurée. Chaque année, les prix augmentent, même pour des studios miteux !
Ces pratiques inadmissibles sont aggravées par la réforme des APL qui a engendré la baisse des aides au logement pour 38,2% des bénéficiaires. Mais aussi l’expulsion de lieux de vie autonomes, comme la Maison du Peuple vidée par les forces de l’ordre cet été pour construire un complexe immobilier de luxe, ou la destruction de bâtiments vides occupés par des personnes dans le besoin. Habiter un logement digne est devenu quasiment impossible pour les jeunes et les précaires, et les espaces d’accueil pour toutes et tous disparaissent : un cocktail criminel organisé par les pouvoirs publics.
Rappelons que trois millions (3 000 000 !) de logements sont vacants en France, et même que le nombre de logements vacants explose : ll est passé de 1,9 à 3 millions entre 2006 et 2019, soit une hausse considérable de 55 %. Près d’un logement sur 10 en France est aujourd’hui vide alors qu’il est de plus en plus dur de se loger dans les grandes villes ! 560 000 logements sont inoccupés dans les grandes villes. 117 000 à Paris, 36 000 à Marseille, 24 000 à Lyon, etc … Rappelons qu’en France, 3,6 millions de personnes sont considérées comme «mal logées» : 900 000 n’ont pas de logement personnel, et le reste vit dans des conditions difficiles, manque de confort, surpeuplement, ou en situation précaire. Ces 20 dernières années, le prix des loyers est devenu une dépense écrasante dans les budgets, rendant la vie de plus en plus difficile.
Que faire face à cette situation ? Soutenir les lieux occupés, organiser des réquisitions collectives de bâtiments vides ou, comme chez nos voisins espagnols, organiser des «grèves des loyers» à grande échelle.
Sources :