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? PASS VACCINAL / PASS POLICIER : EN MARCHE VERS LE TOTALITARISME

décembre 28, 2021

Nous y sommes. En pleine période de fêtes, le gouvernement accélère pour imposer à toute vitesse son «Pass vaccinal». Le projet sera examiné à l’Assemblée dès mercredi 29 décembre, pour être voté par les députés aux ordres dans quelques jours. Les mots ont un sens : il ne s’agit ni d’un «pass sanitaire», puisqu’il ne protège personne, ni d’un «pass vaccinal» : c’est un pass policier, un pass numérique, un pass totalitaire. Éléments d’analyse.

➡️ La période ressemble à une expérience géante de psychologie sociale. Les gouvernants semblent tester jusqu’où ils peuvent aller. Jusqu’à quel niveau d’absurdité et d’autoritarisme sans provoquer de réaction de masse. Le mensonge est érigé en régime politique. Et par étapes, car personne n’aurait accepté de telles mesures il y a encore quelques mois. Après avoir assuré que le port du masque «ne servait à rien», après nous avoir imposé confinements et couvre-feu, après avoir juré qu’il n’y aurait ni vaccination obligatoire, ni pass sanitaire, le gouvernement imposait en plein été un pass qui ne devait durer que quelques semaines. À présent il veut durcir le contrôle numérique de la population, tout en continuant de détruire l’hôpital public.

➡️ C’est une marche forcée vers une société de contrôle total. «Les restaurateurs pourront effectuer des contrôles d’identité», mais aussi les vigiles, les gérants de bars, et ensuite ? On envisage même de scanner les usagers des transports en commun. Que la police puisse contrôler n’importe qui, n’importe quand, est déjà un problème en soi, mais ce pouvoir extraordinaire réservé aux «officiers de police judiciaire» sera donc élargi à l’infini. Ce «pass vaccinal» entérine une société de contrôle généralisé, où une partie de la population se transforme en policiers, en délateurs, en surveillants. Tout cela vient compléter la «loi de sécurité globale», les drones, les lois anti-terroristes… Maintenant que les dispositifs de contrôle rentrent dans la sphère intime et dans les corps mêmes, il n’est plus exagéré de parler de totalitarisme doux.

➡️ Tout le monde le sait désormais, le vaccin n’empêche pas la propagation du Covid et de ses variants. Pour justifier les restrictions de liberté, la médiatique médecin Karine Lacombe affirmait pourtant il y a un an : «il suffit que la couverture vaccinale atteigne 50 à 60% pour que l’intégralité de la population soit immunisée». Le pass sanitaire reposait sur un mensonge, le vaccin protège les personnes fragiles mais il ne fera pas disparaître la pandémie. Le PDG de BioNTech, qui travaille sur les vaccins Pfizer, explique au journal Le Monde «nous devons être conscients que même les triple-vaccinés sont susceptibles de transmettre la maladie» ou encore «il est évident que nous sommes loi des 95%» d’efficacité. Le même admet «une baisse très rapide de l’efficacité, même après trois doses. Après trois mois, celle-ci retombait à 25%». L’OMS explique que «la vaccination des enfants devrait faire l’objet d’une discussion et être envisagée à l’échelle nationale, dans le cadre de mesures de protection des écoles» et son représentant demande de ne «pas imposer la vaccination sans avoir d’abord pris contact avec les communautés concernées», estimant que «l’obligation vaccinale est vraiment une mesure de dernier recours». Alors quel est l’horizon ? Une vaccination tous les deux ou trois mois, sous peine de se voir retirer brutalement, numériquement, de nombreuses libertés fondamentales ?

➡️ Si la mesure est votée, un «Pass vaccinal» sera obligatoire dès 12 ans. Est-ce que tout le monde se rend bien compte de ce qu’est une société qui se méfie des enfants ? Que des adolescents vont grandir en se faisant scanner pour des activités du quotidien ? Que des mineurs ne pourront plus accéder à des activités normales s’ils ne reçoivent pas au moins trois vaccins ?

➡️ Nous subissons une accélération vers l’inacceptable. Le Conseil d’État s’en rend bien compte, et fait même mine de s’inquiéter : selon l’institution, «interdire l’accès aux bus, trains et avions aura pour conséquence de porter une atteinte substantielle à leur liberté d’aller et venir et à leur droit au respect de la vie privée et familiale». Le même Conseil donne son feu vert pour les «activités de loisirs, séminaires et salons professionnels». Le gouvernement opte pour une stratégie de chaos, de sécession vis à vis d’une partie de la population, pour masquer son bilan catastrophique. Aujourd’hui, ce sont celles et ceux qui n’ont pas trois doses, et demain ? Tout est déjà en place, il suffit d’un clic, d’un algorithme ou d’un décret pour étendre ces mesures.

➡️ Alors que le principe même de la politique – l’organisation de la Cité – se fonde sur le doute, le scepticisme et l’esprit critique, il est devenu impossible de poser une question. Pas de nier ni de contester, non : interroger le Pass sanitaire ou le confinement vous classe déjà comme «complotiste», comme un ennemi. Comme si obéir aux décisions irrationnelles et contradictoires de dirigeants qui mentent en permanence était un gage de raison et de bon sens.

➡️ Où sont les contre-pouvoirs ? Comme à chaque moment décisif, la gauche est du côté de l’ordre et de la trahison. Les députés socialistes comptent voter le «pass vaccinal» et même exiger le contrôle de l’identité des salariés. La «gauche radicale» abandonne le terrain à l’extrême droite. Au nom d’une prétendue «pureté», elle a déjà dénoncé les Gilets Jaunes, puis les manifestations pour les libertés l’été dernier. Certains réclament même des mesures encore plus autoritaires. La logique se fonde ici sur un principe binaire : «si mon ennemi s’oppose à un projet quel qu’il soit, alors toute mobilisation contre ce projet sont ennemies», sans même se demander si la cause initiale est juste. À ce rythme, l’idée même de révolte sera bientôt laissée aux fascistes, puisque certains fascistes se prétendent révoltés. Pendant ce temps, c’est l’opportuniste d’extrême droite Philippot qui appelle à une mobilisation le 8 janvier qui risque d’être massive.

Que faire ? Sortir de la léthargie et de la sidération et retrouver la raison. Un mouvement révolutionnaire peut-il rester impassible face à l’avancée d’une société de contrôle total, de police omniprésente, de traçage numérique et d’état d’urgence infini ? À Trieste, en Italie, les dockers soutenus par la population ont bloqué le port contre les mesures du gouvernement italien. Dans les Antilles, la paralysie de l’économie a fait reculer temporairement le gouvernement français. Relevons la tête.