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POUR 2022, LE PARTI SOCIALISTE NANTAIS MENACE LES « INDÉSIRABLES »

janvier 2, 2022

« Passage à la croisée des trams à Commerce. Les indésirables sont là. » Ce tweet, publié dans la nuit du Réveillon, ne vient pas d’un militant pro-Zemmour ou d’un vieux réactionnaire. Il vient de Pascal Bolo, bras droit de la maire socialiste, et figure du PS nantais depuis plusieurs décennies.

Pascal Boloss commence donc l’année 2022 en qualifiant des jeunes pris en photo à leur insu dans le centre ville « d’indésirables ». Un vocabulaire issu directement des discours de l’extrême droite, comme « clandestin » ou « racaille ». Ces mots qui infusent tout le champ politique. Le collectif L’autre Cantine, qui offre des repas aux personnes dans le besoin à Nantes, explique que sur les photos, il y a de « jeunes exilés, qui viennent souvent lors des distributions ». Le socialiste fête donc son réveillon avec un racisme décomplexé.

Mais qui est Pascal Bolo ? Un cumulard, une pièce centrale du pouvoir nantais : il a été, souvent simultanément, adjoint au maire de Nantes chargé des finances, de l’évaluation des politiques publiques, du développement économique et de l’emploi ; vice-président de Nantes Métropole chargé des finances, de l’évaluation des politiques publiques, de l’emploi, du sport de haut niveau et des équipements sportifs d’intérêt communautaire ; conseiller départemental ; président de la Semitan – la société de transport public nantaise –, président du Marché d’Intérêt National de Nantes et bien d’autres. Un petit baron socialiste, de ceux qui ont mis Nantes sous l’emprise totale du PS qui tient la ville comme une mafia depuis 30 ans.

Mais alors, ces jeunes sont « indésirables » pour qui ? Dans une ville quadrillée de caméras de surveillance, où habiter est devenu hors de prix, où la police est partout, une ville aseptisée et contrôlée, ce sont les pauvres, les exilés, les indociles qui sont « indésirables » pour le pouvoir local. De même, la Maison du Peuple, lieu d’accueil et d’activités sociales a été expulsé à plusieurs reprises ces derniers mois : l’endroit était lui aussi « indésirable ». Ces « indésirables », il faut les mater, les chasser, les expulser, les gazer. Le Parti Socialiste, c’est la guerre aux pauvres.

En revanche, Pascal Bolo n’a pas qualifié la tenue d’un meeting pétainiste « d’indésirable ». Le 31 octobre dernier, la métropole socialiste déroulait le tapis rouge au candidat Zemmour au Zenith de Nantes. De même, Pascal Bolo n’a jamais fait un tweet pour dénoncer les agressions d’extrême droite qui se multiplient à Nantes. Il ne trouve pas non plus que les spéculateurs, qui empêchent les nantais de se loger en faisant exploser le prix de l’immobilier soient « indésirables ». Pas plus que les agents responsables de la noyade d’un jeune nantais le soir d’une fête de la musique.

Chaque jour qui passe prouve davantage à quel point le PS aura été l’antichambre du fascisme.